Crise de liquidité, durcissement des conditions d’octroi de crédit, durant la crise financière et les années qui ont suivies, les banques ont été accusées de ne pas avoir été suffisamment attentives aux besoins des entreprises. De leur côté, ces dernières présentaient moins de projets. Aujourd’hui, avec le retour des demandes des entrepreneurs, les banques redoublent d’efforts pour les séduire en proposant des taux très bas, mais aussi de nouveaux services.
D’après les explications de Denis Laplane, directeur de la clientèle entreprise chez BNP Paribas en France, la crise fut l’occasion pour eux de réfléchir sur leur rôle d’accélérateur de croissance.
L’établissement a donc pris un certain nombre d’engagements sur le volume de crédits, l’accompagnement des clients à l’international, et la pédagogie. Elle choisit ainsi d’accompagner les TPE, PME et ETI innovantes dans leur évolution. L’établissement propose aussi des offres dédiées aux acteurs de l’économie sociale et solidaire.
À la SocGen, les efforts sont axés sur un ciblage plus précis de la clientèle. D’après Anne-Claire Paille, responsable marché entreprises : « Nous investissons et faisons dans la dentelle ». Selon ses explications, 250 postes ont été créés pour permettre aux dirigeants d’obtenir des réponses à tout moment auprès des centres d'affaires. À cet effet, de nombreux experts épaulent les chargés d’affaires. Au Crédit Agricole du Nord, un poste de conseiller spécialiste des entreprises agroalimentaires a même été créé.
Pour atteindre leurs objectifs ambitieux de recrutement, les banques organisent diverses opérations de séduction et ne manquent pas de créativité. Chez BNP Paribas, les femmes sont à l’honneur.
Il n'y a pas suffisamment de femmes entrepreneures en France. Nous avons donc mis en place un réseau qui permet de les relier entre elles en espérant aussi susciter des vocations
Denis Laplane, BNP PARIBAS
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Pour sa part, la Société Générale anime un réseau pour les entreprises familiales et organise des rencontres. Ce type de manifestation est de plus en plus fréquent. Les chargés d'affaires en profitent pour rencontrer leurs clients et en séduire de nouveaux.
D’après François Macé, directeur général du Crédit Agricole Nord de France, la concurrence pour le financement entreprise est en train de s’intensifier. Ce qui est normal vu le potentiel du marché : « on peut financer des projets, investir en capital-développement, accompagner à l'international, sans oublier la situation personnelle du dirigeant… » Qui plus est, la réputation d’une banque s’améliore avec le nombre d’opérations réussies.