La Banque Centrale Européenne (BCE) se montre beaucoup plus regardante vis-à-vis des banques, plus particulièrement aux volumes des financements qu’elles accordent aux entreprises. Elle surveille plus particulièrement les banques systémiques, celles dont la santé financière influe directement sur l’économie globale. Faisant partie de cette catégorie, BNP Paribas est actuellement dans son collimateur.
Le contexte actuel est propice aux actions de LBO (achat de sociétés par un holding). Ce qui a pour effet d’exacerber le volume de prêt entreprise accordé par les organismes de financement.
Aujourd’hui, la BCE tente de modérer les ardeurs et de contenir les éventuelles dérives des grands acteurs du financement, dont BNP Paribas et sa banque d’investissement.
Le superviseur bancaire européen a établi une liste des banques les plus actives dans le financement d’achats d’entreprises par d’autres et le groupe français fait partie de ceux dont l’activité est la plus importante dans ce secteur.
Certes, le LBO est une opération pouvant rapporter gros aux entreprises acheteuses et, par voie de conséquences, à leurs banques. Quoi qu’il en soit, la BCE tient à les mettre en garde quant à l’importance des risques encourus par les établissements bancaires.
Le rappel à l’ordre de la BCE ne s’apparente pas à une volonté de sanction, mais bien d’incitation à la prudence pour les établissements bancaires concernés.
Les pratiques selon lesquelles les banques accordent un prêt dont le montant constitue six fois leur résultat brut d’exploitation sont devenues fréquentes alors que de telles opérations n’avaient lieu qu’à titre exceptionnel par le passé.
Plus grave encore, ces prêts à haut risque constituent 60 % des encours des banques lors des six premiers mois de l’année dernière.
Pour BNP Paribas, afin de sortir du viseur de la BCE, le groupe a intérêt à opérer une augmentation de fonds propres, même si ce n’est pas vraiment la solution exigée par le régulateur européen.
L’important est aujourd’hui de disposer de fonds propres suffisants pour couvrir les risques. Mais le premier objectif sera toujours de les réduire au minimum.