Le président de la République affirmait en 2013 que la confiance relancerait la consommation et l’investissement. Malheureusement, du côté des chefs d’entreprises, malgré une légère amélioration du climat des affaires, la croissance ne suit pas. L’Insee a d’ailleurs renoncé à son objectif de croissance de 1,3 % du PIB pour 2016.
Peu confiants en l’avenir, les patrons continuent à reporter les investissements et les recrutements. Et si les candidats à la primaire présidentielle et autres personnalités appellent à une réforme en profondeur, en particulier concernant la fiscalité, cette « surenchère » peut s’avérer contre-productive, entretenant l’inquiétude chez certains.
Dans ce contexte, les experts insistent sur l’importance de la médiation, qui a pour vocation d’améliorer les relations entre les opérateurs économiques publics et privés.
Au-delà de la crainte de la loi, l’effort des acteurs et partenaires pour régler les différends en douceur et restaurer la confiance est essentiel.
Il favorise le partage d’informations, la mutualisation de leurs compétences pour limiter les coûts de transaction, augmenter leurs profits, satisfaire les clients avec un meilleur service et des solutions innovantes adaptées à leurs besoins pour gagner en flexibilité et en réactivité.
Pour la première fois depuis l’entrée en vigueur en 2008 d’un cadre légal pour les délais de paiement, ceux-ci se sont raccourcis. De 13, 7 jours au quatrième trimestre, cet indicateur est descendu à 12,7 jours, au niveau de la moyenne européenne.
La situation est encourageante, sachant qu’à chaque jour de retard de paiement, un milliard manque dans la caisse des entreprises, expliquant 1 faillite sur 4 (15 000 annuelles).
Outre le durcissement de la loi et des sanctions, la clé de la progression réside encore une fois dans le dialogue inter-entreprises, à travers la médiation. Par ailleurs, des solutions telle que l’affacturage gagnent du terrain pour limiter les créances litigieuses et les retards de paiement.
Mais de nombreux autres facteurs sapent le moral des chefs d’entreprises. Parmi les 36 infractions recensées dans le rapport de la médiation 2010 se trouvent notamment le vol de la propriété intellectuelle, les amendements non convenus du cahier des charges, le racket au CICE…
Sans une solution à ces problèmes de fonds, difficile d’espérer un retour durable de la confiance. Or, celle-ci est essentielle à l’emploi, et associée à une simplification administrative, à l’élaboration par les patrons d’une vision stratégique dépassant le moyen terme.