L’artisanat du bâtiment signe un nouveau trimestre sous le signe d’une hausse d’activité. Les volumes en effet progressé de 1,5 % entre début janvier et fin mars 2017. Mais si les investissements accompagnent la reprise, les entreprises du secteur ont encore des besoins de trésorerie importants, comme le souligne Patrick Liébus, le président de la Capeb.
Après quatre années de repli, l’artisanat du bâtiment a retrouvé des couleurs en 2016, avec une hausse de volume de 1,5 % par trimestre. Selon le dernier rapport de la Capeb, la tendance se confirme pour les 3 premiers mois de 2017.
La construction neuve reste le moteur de ce dynamisme (+2,5 % en volume). L’entretien-rénovation aussi gagne 1 %, notamment grâce à la multiplication des travaux d’optimisation de la performance énergétique (+ 2 %). Les mesures gouvernementales comme la TVA à 5,5 % commencent donc enfin à porter leurs fruits.
Si tous les métiers ont bénéficié d’une meilleure conjoncture, quelques-uns ont été particulièrement favorisés. C’est le cas de la couverture-plomberie-chauffage et l’électricité, qui affiche une progression de 2 % sur la période.
L’activité n’a pas évolué de manière uniforme selon les régions. Alors que l’heure est à la hausse en Bretagne (+3 %), Nouvelle Aquitaine (+3 %) et Pays de la Loire (+3,5 %), les Hauts-de-France stagnent (0 %) et la Bourgogne-Franche-Comté recule (-0,5 %).
En cumul entre mars 2016 et fin février 2015, 387 000 logements étaient commencés, soit 13 % de plus qu’au cours des 12 mois précédents, notamment grâce aux 16,7 % d’augmentation de la construction de logements collectifs.
Les prix aussi sont remontés de 0,9 % entre les derniers trimestres de 2015 et 2016. En parallèle, les coûts ont été majorés de 1,5 % sur tous les types de travaux. Les plus touchés sont les travaux de menuiserie métallique et serrurerie (+ 3 %), de plâtrerie (+1,7 %) et d’électricité (+1,6 %).
Début avril, le carnet de commandes atteint 86 jours (+10 jours), favorisant une amélioration du solde d’opinion des entreprises de l’artisanat du bâtiment. Pour la 2e fois consécutive, cet indicateur est positif à +7 pour la première moitié de 2017, supérieur de 22 points à sa moyenne de long terme.
Malheureusement, entre janvier et avril 2017, les besoins de trésorerie ont augmenté de 4000 €, s’établissant à 20 000 €. Avec la reprise de l’activité, les artisans doivent investir dans des matériaux, équipements, machines ou véhicules.
Or, les banques sont peu enclines à prêter, même avec des carnets de commandes bien fournis. Et les délais de paiement, surtout par les particuliers, représentent un frein supplémentaire.
À l’inverse du BTP, l’emploi salarié est en hausse dans l’artisanat du bâtiment. Après une croissance de 0,1 % au premier trimestre, qui porte l’effectif total du secteur à 688 370 personnes, il recherche encore 15 000 à 20 000 emplois. Les objectifs sont de compenser les départs en retraite depuis 2008 et faire face au surcroît d’activité.
L’intérim y a répondu partiellement avec 110 676 travailleurs pour les 3 premiers mois de l’année (+13 %), soit 7,8 % de l’ensemble de l’emploi salarié. Patrick Liébus veut encourager l’apprentissage, déjà accaparé à 77 % par les entreprises du BTP. En attendant, l’avenir s’éclaircit pour les artisans.
