Le continent africain fait aujourd’hui face à un paradoxe dans son développement économique. La CGEM et le cabinet Mazars ont réalisé une étude concernant les obstacles au développement des entreprises en Afrique, notamment au Maroc. Non pas que les produits financiers sont absents, mais ils sont plutôt méconnus ou inadaptés.
Le paradoxe de l’orientation des entreprises marocaines vers l’Afrique demeure. Le financement des entreprises est à la traîne, alors que le continent assiste à une explosion du secteur de la création d’entreprises.
Ce constat est d’ailleurs annoncé par l’étude intitulée « L’accompagnement financier des investisseurs marocains en Afrique », menée par la Confédération générale des entreprises du Maroc en collaboration avec le cabinet Mazars.
Publiée le 23 novembre dernier, il y est précisé que, certes les produits financiers sont nombreux sur le marché, mais ils ne sont pas adaptés à la situation réelle des entreprises marocaines. Alors qu’une partie des interrogés déclare ne pas disposer d’assez d’informations concernant les offres proposées, une autre se dit avoir du mal à accéder au financement.
Publiée à Casablanca le jeudi 23 novembre 2017, l’enquête réalisée par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le cabinet Mazars met en exergue les réels freins au développement des entreprises en Afrique.
À l’issue de cette étude, l’on constate que le manque d’accompagnement financier demeure le principal obstacle. Les entités les plus concernées sont les TPE et les PME marocaines.
Le sondage précise qu’il ne s’agit nullement d’une absence de produits financiers, étant donné qu’il a été recensé que les institutions financières proposent une multitude d’offres. Selon les auteurs de l’étude, ce frein serait dû au fait que les produits proposés sont, soit inadaptés, soit méconnus des entreprises.
Par conséquent, 92% des opérateurs économiques marocains interrogés comptent investir ou exporter en Afrique au cours des 12 prochains mois, 89% déclarent ne pas détenir assez d’informations concernant les produits financiers sur le marché, tandis que 60% rencontrent des difficultés à accéder au financement.
L’étude dévoile les diverses opérations effectuées par les opérateurs afin de financer leurs projets. Le recours à l’autofinancement est la principale ressource de 50% des acteurs économiques sondés. 39% d’entre eux optent pour les emprunts bancaires, tandis que 26% se tournent vers le capital-investissement.
Ce financement se divise comme suit : 53% sont destinés aux actions marketing, à la prospection et au business développement, 47% aux besoins de trésorerie et aux besoins en fonds de roulement et 42% au financement des implantations.
Quant aux produits régulièrement utilisés, le virement bancaire détient la première place avec 43%, tandis que le crédit documentaire irrévocable représente 22%. Les autres produits financiers comme le chèque, la mobilisation des créances nées de l’étranger et le crédit révocable sont moins appréciés.
Sur les 130 interrogés, 21,7% estiment qu’ils ont un besoin de financement entre 500 000 DH et 1 million DH, 17,7% avancent une fourchette entre 10 et 30 millions tandis que 15,2% prévoient un financement oscillant entre 5 à 10 millions.
Dans cette étude, les grandes entreprises dénoncent les conditions rédhibitoires exigées par les banques, leur manque de réactivité, le régime des changes pénible ainsi que la lenteur dans l’octroi des autorisations venant de l’Office des changes.
Au niveau des PME, les difficultés résident surtout dans l’accès au financement à cause des garanties élevées, l’ignorance des dispositifs existants, sans oublier le manque d’information. Quant aux TPE, elles déplorent le manque de communication sur les produits, l’écart indubitable entre l’offre et la demande, les difficultés au recours à l’autofinancement et au capital-investissement.