Placé en redressement judiciaire à la suite de graves difficultés financières, Marie Brizard Wine & Spirits est parvenu à rebondir. Le fabricant de spiritueux doit son salut à son directeur général, Jean-Noël Reynaud qui, ayant pris les rênes en 2014, a su insuffler une nouvelle culture cash et BFR à l’entreprise.
L’orage semble passé pour Marie Brizard Wine & Spirits (MBWS, ex-Belvèdére), si l’on en croit ses résultats financiers du premier semestre. Bien que son EBITDA consolidé reste toujours négatif, à -1,9 million d’euros, son chiffre d’affaires s’est sensiblement redressé, en progression de +3,9 % à 212,5 millions d’euros. Quant à son résultat net, celui-ci s’est établi à 2,2 millions.
Autre signe de satisfaction, son « BFR 1 » (c’est-à-dire son besoin en fonds de roulement relatif aux stocks, fournisseurs et clients) s’est accru de 33 millions d’euros, tandis que son flux de trésorerie lié aux activités opérationnelles a augmenté de 6,8 millions.
Des chiffres très encourageants pour l’entreprise qui, il y a encore un an et demi, était en redressement judiciaire.
Si le retournement a été possible, c’est surtout grâce à Jean-Noël Reynaud, notre directeur général. Depuis son arrivée à la tête du groupe en 2014, il a entrepris de nombreuses réformes structurelles positives
Clément Letourneux, directeur financement et trésorerie chez MBWS.
Grâce à ses décisions stratégiques, nous avons pu nous acquitter dès mai 2016, soit avec plus de cinq ans d'avance, notre dette protocolaire de 80 millions d'euros et le groupe a pu renouer avec la croissance.
Clément Letourneux.
Alors, par quel miracle les dirigeants ont-ils réussi ce tour de force ? Contrairement à ce que l’on pourrait croire, la solution mise en place n’avait rien de bien sorcier. On pourrait même dire qu’il s’agissait d’un cas d’école.
Après avoir procédé à un apurement du passif, les dirigeants se sont penchés sur le cash et BFR de l’entreprise.
Important L’objectif était de déterminer et d’analyser tous les flux de trésorerie découlant des activités opérationnelles de MBWS.
Ainsi, avec le logiciel CashSolve, le directeur financier du groupe a pu anticiper les besoins de financement du plan stratégique mis en place par Jean-Noël Reynaud.
C’est la toute première fois qu'une telle technique a été utilisée par le groupe, dont
la stratégie reposait habituellement sur des objectifs de chiffre d'affaires et d'EBITDA
Une fois ces données clés à sa disposition, Clément Letourneux n’a eu aucune difficulté à décrocher, auprès de cinq banques, un refinancement de 77,5 millions d’euros « à des conditions avantageuses ».
La modélisation du besoin en fonds de roulement a également encouragé MBWS à recourir à un contrat d’affacturage de 85 millions d’euros pour faire face aux variations de son BFR opérationnel dû, entre autres, aux droits d’accise en Pologne qui, à l’inverse de ce qui se fait en France, doivent être immédiatement décaissés par le producteur.