33.5 milliards de dollars supplémentaires pour améliorer la productivité des entreprises africaines

Travail de production en Afrique

Let Africa enter its Belle Époque. Tel est l’intitulé du rapport économique dressé par le numéro un mondial de l’assurance-crédit. Selon Euler Hermes, un prolongement des délais de paiement par les fournisseurs étrangers profitera énormément aux entreprises africaines. Une somme de 33,5 milliards de dollars viendra s’ajouter à l’enveloppe servant à financer les besoins à court terme des sociétés. Une meilleure capacité de ces entreprises à payer les charges courantes favorise la croissance économique du continent.

Afin de financer leur cycle d’exploitation et anticiper les difficultés de trésorerie, toute entreprise doit idéalement disposer d’un excédent de ressources. Dans le cas contraire, le besoin en fonds de roulement doit être financé rapidement. C’est notamment le cas des entreprises africaines.

Ainsi, le leader mondial des solutions d'assurance pour les sociétés commerciales demande aux fournisseurs étrangers de ne pas exiger le règlement de leur facture en espèces.

Au contraire, un allongement des délais de paiement doit être accordé. Pourquoi pas une extension de 30 jours ?

Il en résultera un besoin en fonds de roulement supplémentaire de 33.5 milliards de dollars. Les sociétés implantées en Afrique éviteront une asphyxie financière et amélioreront en conséquence leur compétitivité.

Bientôt un allongement des délais de paiement à 30 jours pour les entreprises africaines ?

Octroyer un délai d’un mois pour le paiement des dettes aux sociétés implantées en Afrique. Telle est la recommandation de la société d’assurance-crédit Euler Hermes, aux fournisseurs de biens et services destinés aux pays africains.

Louable est cette initiative, d’autant plus que les sociétés africaines peinent actuellement à financer leurs importations dans un contexte de baisse conséquente des prix des matières premières.

Contrairement aux entreprises d’État, celles qui sont gérées à titre privé sont souvent obligées de payer au comptant.

Les grands acteurs sont les plus mauvais payeurs

Du fait de l’importance de leur part de marché au niveau local, les grandes entreprises marocaines bénéficient d’un délai de paiement de 84 jours en moyenne.

Ce chiffre représente le délai moyen, sachant que les principaux acteurs tendent à retarder la date de règlement de leurs fournisseurs, à l’exemple des entreprises étatiques. Pour financer leur besoin en fonds de roulement, ces dernières diffèrent les paiements.

Quant aux petites sociétés privées, elles n’ont pas d’autre choix que de payer leur dette à l’échéance prévue, voire même à l’avance. C’est d’ailleurs le cas de la plupart des importations africaines, comme l’indique Ludovic Subran, chef économiste chez Euler Hermes.

Contribuer au développement des pays africains

Outre le développement du financement commercial, la possibilité pour les entreprises africaines de différer le règlement constitue une opportunité de croissance.

En profitant d’un délai de paiement de 30 jours, les entreprises se trouvant dans les pays pétroliers seront à même de renforcer leur productivité. Par exemple, l’Algérie bénéficiera d’un supplément de 5 milliards de dollars de besoin en fonds de roulement. Ce montant correspond à 3% de son produit intérieur brut.

À l’horizon 2020, le besoin additionnel généré sera de 45 milliards de dollars, la hausse des importations étant estimée à 8%.

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