19 milliards d’euros, c’est au total la somme qui manque à la trésorerie des PME sous-traitantes françaises. Mais d’où vient une telle perte ? Le rapport publié par l’Observatoire des délais de paiement accuse les retards de paiement que subissent ces structures. Pour améliorer la situation, donneurs d’ordre et sous-traitants sont appelés à renouveler leur relation.
Une bonne partie des entreprises françaises, grands groupes ou petites entreprises, comptent sur la sous-traitance pour faire évoluer leurs activités. Le rapport de l’Observatoire des délais de paiement dénote cependant une situation alarmante. En effet, il met en avant les difficultés auxquelles les PME doivent faire face.
Des difficultés qui, au lieu de se résoudre, tendent à prendre de l’ampleur. En 2013, les petites entreprises sous-traitantes devaient déjà gérer 11 milliards de retards de paiement.
Ceci a augmenté avec les 19 milliards qui viennent d’être recensés. Ces retards, en plus des rapports de force qui existent avec les donneurs d’ordre, rendent la situation plus complexe pour les PME.
La sous-traitance croît positivement ces dernières années. Mais dans le même temps, la relation entre donneurs d’ordre et sous-traitants tend à se dégrader. À l’origine, les pratiques douteuses des grands groupes donneurs d’ordre, que les autorités et les sous-traitants concernés n’ont d’ailleurs pas cessé de dénoncer.
En effet, outre les retards de paiement, les PME sous-traitantes doivent également faire face à l’instrumentalisation du CICE (Crédit d’impôt compétitivité emploi) par les donneurs d’ordre. Ces derniers se serviront souvent de cet avantage fiscal accordé aux PME pour faire pression et exiger une baisse des prix.
Ce même rapport de force, qui donne l’avantage aux grandes entreprises, se fait également sentir lorsque celles-ci réclament les tickets d’entrée, une pratique pourtant interdite par la loi.
Mais que faire face à de tels abus ? L’amélioration des contrôles et le renforcement des obligations qui incombent aux grands groupes s’avèrent indispensables.
Par ailleurs, les autorités préconisent le dialogue et les échanges, avec l’aide de comités territoriaux.
Mais ce qui préoccupe davantage les autorités, ce sont les retards de paiement qui s’accumulent d’année en année, et les conséquences qu’ils entraînent sur la santé des entreprises concernées. Pour y remédier, la plupart recourent à l’affacturage, une pratique en hausse de 11,2 % en France, entre 2017 et 2018.
Cette solution consiste à vendre ses créances clients à une société tierce, qui s’occupe dès lors du recouvrement. Elle apporte une solution de financement immédiate aux sous-traitants et évite les répercussions d’un retard de paiement.
À ce propos, les grands comptes sont les plus mauvais payeurs. En 2017, seuls 46 % d’entre eux ont payé leurs factures à temps (soit avant le délai de 60 jours imposé, à compter de la date d’émission de la facture), contre 70 % des PME.
Outre le rapport de force dénoncé, le flux décisionnel qui régit le fonctionnement des grands groupes se trouve également à l’origine de ce chiffre.
Il est ainsi temps d’envisager une nouvelle forme de collaboration entre donneurs d’ordre et sous-traitants pour éviter les conséquences sur les PME, que ceci se fasse par des rapprochements ou par des dispositifs juridiques.