Le dernier fabricant de wagons français se retrouve dans une plus mauvaise posture qu’il y a près d’une décennie quand il était à un cil de faire l’objet d’une liquidation. Un seul problème a suffi pour que Titagarh Wagons AFR revive la même situation. Mais cette fois encore, il lui reste une petite lueur d’espoir qui pourrait lui permettre de sortir la tête hors de l’eau.
Titagarh Wagons AFR est à nouveau dans une situation inquiétante. Incapable de régler les factures de ses fournisseurs suite à une chute vertigineuse de son chiffre d’affaires, cette entreprise douaisienne a été placée en redressement judiciaire depuis le 11 juin dernier.
L’enseigne a été ainsi contrainte de trouver des solutions pour s’en sortir. Et tout semble indiquer que l’un des plans de sauvetage imaginé commence à porter ses fruits. Tout comme en 2010 où il a été sauvé par une société indienne, ce fabricant de wagons de fret pourrait en effet trouver un potentiel repreneur, qui ne dispose plus que de quelques jours pour concrétiser ses offres.
Si Titagarh Wagons AFR est actuellement en pleine période de redressement judiciaire, c’est parce que l’entreprise n’est plus en mesure de payer ses fournisseurs malgré les efforts pour répondre à ce besoin de trésorerie. Au délégué de la CGT d’ajouter :
L’actionnaire réinjectait de l’argent, avec l’aide de l’État, de la région, de la communauté d’agglomération, et même notre principal client, mais il a finalement renoncé devant les craintes de manque de retour sur investissement.
Le groupe est en effet plombé par des problèmes de capital suite à la chute de ses commandes entrainant une lourde perte de son chiffre d’affaires qui s’est retrouvé à 20 millions d’euros l’année dernière si ce montant a atteint le pic des 40 millions d’euros en 2015. Soit, à un niveau nettement inférieur à celui de 2010 qui était de 28 millions d’euros avant d’être racheté par le fabricant ferroviaire indien Titagarh.
La situation est telle que l’enseigne n’est même plus en mesure d’honorer les commandes. D’après Loïc Dubois, directeur général de Titagarh Wagons AFR :
C’est un vrai paradoxe, notre carnet de commandes est plein, mais nous ne pouvons l’honorer.
Loïc Dubois
Tout cela parce qu’entre 2016 et 2017, l’entreprise avait quelque peine à fidéliser ses clients qui éprouvaient une réelle insatisfaction suite à la livraison de bogies défectueux.
Pour essayer de se sortir de cette situation quelque peu désavantageuse, Titagarh Wagons AFR a imaginé plusieurs solutions si l’on croit Loïc Dubois, son directeur général qui s’est exprimé en ces termes :
Toutes les solutions sont envisagées, un plan de continuation où l’actionnaire mobiliserait effectivement l’aide publique, une cession ou, en tout dernier ressort, une liquidation.
Loïc Dubois
Et aux dernières nouvelles, tout indique que l’un de ces stratégies de sauvetage a porté ses fruits. En effet, le plan de cession semble fonctionner puisque l’activité semble avoir trouvé un repreneur potentiel, le groupe Millet.
Ainsi, ce dernier fabricant de wagons frets de France pourrait à nouveau se retrouver entre les mains d’une entreprise française si en 2010, il a été sauvé par un constructeur ferroviaire indien.
Toutefois, il faut souligner que rien n’est encore conclut puisqu’il faudra attendre jusqu’au 25 juillet prochain pour en avoir le cœur net. En effet, c’est le délai que le tribunal du commerce lui a accordé pour améliorer sa proposition. Soit, un moment de répit pour les employés de Titagarh Wagons AFR qui sont actuellement en mauvaise posture en notant que le trois quarts d’entre eux sont d’ores et déjà en chômage partiel depuis près de quatre mois.