Depuis le 9 août dernier, l’obligation de présenter un passe sanitaire à l’entrée des cafés, des restaurants et d’autres établissements recevant du public entre en vigueur. Malgré les inquiétudes d’ordre pratique et financier, les professionnels de ces milieux se sont pliés à la nouvelle règle, de la même manière que leurs clients.
La question divise les politiciens, philosophes et simples citoyens depuis plusieurs mois : faut-il obliger toute la population à se faire vacciner pour espérer vaincre le Covid-19 ? Le débat fait encore rage actuellement. Malgré les différences d’opinions concernant le meilleur moyen d’en finir avec la pandémie, la campagne de vaccination reprend sur un rythme relativement soutenu.
Plus de la moitié des adultes français ont désormais reçu au moins une dose du vaccin. Avec cette majorité, les autorités ont estimé qu’il est temps d’introduire l’obligation de présenter une preuve de test négatif, d’immunité ou de vaccination pour entrer dans les restaurants, dans les bars et cafés, ou prendre le train.
Pour les entreprises de services, dont les hôtels, restaurants, bars et cafés, la réouverture des terrasses au début de l’été a été bien accueillie. Et pour cause, ces professionnels ont énormément souffert de l’impact des restrictions sanitaires et du confinement. Ils doivent combler aujourd’hui leur besoin de trésorerie. Sans surprise, le secteur accueille avec une certaine retenue l’entrée en vigueur du passe sanitaire.
Les représentants des sociétés de loisirs et de services ont clamé depuis toujours que ce dispositif ferait fuir une partie de la clientèle. Une semaine après l’application du fameux passe sanitaire, la réalité du terrain semble confirmer ces inquiétudes. Le Groupe Partouche constate par exemple une baisse de fréquentation de 30 %. Le Syndicat national des espaces de loisirs parle d’une perte de clientèle de l’ordre de 50 %.
Le même phénomène frappe les salles de cinéma, dégarnies de 40 à 60 % de leurs clients par rapport aux chiffres de l’été 2019. Autrement dit, les activités non réservées, que les clients choisissent au dernier moment, ont toutes subi une baisse des entrées assez significative. En revanche, la perte de clientèle s’est avérée moins forte pour les services réservés, tels que les campings et les hôtels. Les festivals et les événements qui ont des abonnés fidèles ont été également épargnés.
Dans l’hôtellerie-restauration, la baisse de fréquentation est aussi palpable. L’Umih, principale organisation du secteur, entend chiffrer le coût exact de cette perte de clients et des contraintes nouvelles consécutives à la vérification du passe sanitaire. Pour combler ces manques à gagner, l’organisation appelle l’État à maintenir les mesures de compensation ciblant les restaurateurs et les hôteliers.
Surtout, les patrons des établissements hôteliers craignent de manquer de personnel après le 31 août, quand tous leurs salariés devront présenter une preuve de vaccination ou d’immunité. En attendant, les sociétés concernées par le passe sanitaire se sont organisées pour rendre la vérification aussi fluide que possible. Beaucoup d’entre elles ont mis en place un système de contrôle des flux, tout en imposant les gestes barrières (désinfection à l’entrée, port du masque obligatoire, etc.).