L’externalisation immobilière des entreprises a pris son envol dans l’Hexagone ces dernières années. La période d’exercice de 2021 n’a pas échappé à cette règle, malgré un léger ralentissement. Le cabinet de conseil JLL en donne la preuve dans l’un de ses derniers rapports mettant exergue les différents facteurs expliquant ce phénomène.
Après 2016, force est de constater que les entreprises sont de plus en plus nombreuses à céder leurs murs en France. Et d’après JLL, cette tendance était encore au rendez-vous en 2021 même si la saison a affiché une légère baisse par rapport en 2020 ou encore en 2019.
Différentes raisons expliquent cette envolée selon ce conseiller immobilier précisant qu’à l’exception du local commercial qui a fait machine arrière pour ne représenter plus que 15% des ventes, tous les segments ont joué leur part dans ce mouvement porté par différents leviers.
Un phénomène voué à prendre de l’ampleur dans les mois à venir selon JLL prenant en compte les cessions d’Ehpad qui se préparent en coulisse.
D’après les données de JLL, le montant total des biens immobiliers vendus par les entreprises s’élevait à 1,65 milliard d’euros en 2016. Depuis, ce chiffre a plus que doublé de volume notamment à partir de 2019 avec un pic estimé à 4,3 milliards avant de passer à 3,9 milliards en 2020.
Ainsi, l’externalisation immobilière gagne du terrain dans l’Hexagone depuis un bon bout de temps. 2021 a aussi emprunté cette voie selon ce cabinet de conseil comptant 78 transactions pour la saison enregistrant 3,7 milliards d’euros à son actif. L’agence estime même que les années à venir risquent de faire mieux. Ce, en prenant compte des projets de cessions d’Ehpad dépassant la barre des 3 milliards. De quoi, permettre à Graeme Jackson de dire que :
Cela va animer le marché dans les prochaines années. Plus globalement, les cessions de murs par les entreprises vont se poursuivre au même rythme dans les mois à venir.
Graeme Jackson
À ce responsable des transactions structurées chez JLL France de préciser :
Il y aura tout de même un peu plus de négociations sur les prix notamment des cessions dans les secteurs bancaire, aérien et automobile.
Graeme Jackson
Mais pour en revenir à la performance de 2021, l’agence a tenu à souligner que les bureaux y sont pour beaucoup en représentant le tiers des ventes dont la majorité enregistrée en province. C’est aussi le cas pour les actifs logistiques et industriels qui ont profité de la baisse des opérations du côté des locaux commerciaux pour élever leur part à 30%.
D’après JLL, ce dynamisme de l’externalisation immobilière des entreprises s’explique à travers le fait que les vendeurs y trouvent leur compte comme l’explique Graeme Jackson s’exprimant en ces termes :
Les cessions de bureaux visent à dégager de la trésorerie pour investir dans leur activité, mais aussi parfois à s’installer dans des locaux plus modernes et adaptés à leur organisation et aussi énergétiquement plus performants.
Graeme Jackson
Et puisque les opérateurs financiers étaient aussi de la liste à l’instar de Crédit du Nord, de JP Morgan ou encore de BNP Paribas, cet expert a également indiqué que :
Les banques ont profité d’un marché porteur. C’était le moment pour monétiser ces actifs.
Graeme Jackson
Ainsi, ce spécialiste estime que la période est bien indiquée pour vendre notamment en ce qui concerne les biens nécessitant des rénovations énergétiques qui deviennent de plus en plus coûteuses sous la pression du « décret tertiaire ». Ce dispositif obligeant les propriétaires à respecter les nouvelles normes d’économies d’énergie en leur accordant une période étalée jusqu’en 2030 pour y parvenir.