Les six premiers mois de 2022 ont été propices à l’investissement immobilier. L’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) prévoit toutefois un changement de la situation d’ici la fin de l’année. Cette baisse d’intérêt risque aussi de se prolonger en 2023. De nombreux critères comme l’inflation et les pénuries de produits sont à mettre en cause.
Différents secteurs ont souffert de la pandémie du coronavirus. Si le domaine commercial continue d’en pâtir, l’immobilier a connu une reprise plutôt encourageante. L’IEIF rapporte d’ailleurs que la pandémie a restructuré le marché depuis 2019. Même si l’immobilier a souffert pendant le confinement, il s’est rapidement redressé. Un phénomène d’attentisme se fait toutefois sentir dernièrement. L’IEIF a mené son étude en collaboration avec l’IFPIMM (Institut du financement des professionnels immobiliers). Celle-ci a été effectuée auprès de différents acteurs : quinze banques, ainsi que neuf assureurs et fonds de dettes. Elle met en avant les statistiques et l’actualité du marché de l’immobilier.
L’année 2021 s’annonçait bénéfique pour la reprise des activités. La situation est toutefois différente pour chaque secteur. Par ailleurs, même si l’hôtellerie touristique retrouve son rythme, celui des affaires est encore à plaindre. La localité y joue aussi un rôle déterminant. Ainsi, une grande structure dans une zone moins dynamique a de quoi envier un petit commerçant ayant un local commercial dans une zone résidentielle dense.
Le Senior Advisor de l’IEIF, Denis Moscovici, rapporte :
Si le début de l’année a démarré sous de bons auspices, avec un solide premier semestre, les volumes de financement de l’immobilier devraient terminer 2022 en retrait, après la période de rattrapage post-Covid observée l'année dernière.
Denis Moscovici
La centralité est devenue un critère de choix pour l’immobilier. Le télétravail a poussé les employés dans le quartier des affaires à Paris et les métropoles dynamiques. La première couronne Nord et le péri-Défense deviennent, en revanche, moins attractifs.
Différentes raisons expliquent l’attentisme des acteurs de l’immobilier. Il ne s’agit pas seulement de l’inflation et de la flambée des prix des matériaux. Les investisseurs restent prudents face à la question du rapport d’endettement de moins de 55 %.
La situation immobilière de 2021 était encourageante avec :
L’IEIF observe toutefois un recul des financements via des entretiens en juin et juillet 2022. Des taux d’intérêt qui remontent et un marché incertain s’ajoutent aux paramètres. Résultat : la promotion immobilière est aussi affectée par la situation. Denis Moscovici le confirme :
Entre la hausse des prix de construction, les problèmes de pénuries et d’approvisionnement de la filière, des frais financiers plus élevés, le secteur entre dans une période de turbulences.
Denis Moscovici
Cette situation est d’ailleurs à l’origine d’abandon de projets. Les observateurs pensent également à l’affaire Orpea. De grands opérateurs se mettent en retrait à cause de problèmes de gestion flagrants.