Pourquoi les journaux d’annonces légales existent-ils encore ?

 Journaux d'annonces

Supprimée en 2015, l’obligation de publier l’acte de vente d’un fond de commerce dans un journal d’annonces légales a été rétabli en novembre dernier, sans autre légitimité apparente que d’aider ces médias à récupérer un marché captif. Quelle que soit leur couleur, certains politiciens ne peuvent décidément pas s’empêcher de tremper dans des petites combines pour soutenir des intérêts particuliers.

La connivence, une valeur commune du capitalisme et du socialisme

On connaissait le capitalisme de connivence, une pratique qui consiste pour la puissance publique à distribuer à certaines entreprises des avantages divers pour les aider à se développer. On pense à l’attribution de marchés publics ou de licences d’exploitation, à connotation monopolistique.

Dans les pays où l’État s’octroie un droit de contrôle à toutes les niveaux de la vie économique et sociale, il est tentant, voire nécessaire, pour les chefs d’entreprise de trouver les moyens d’obtenir des avantages que les autres n’auront pas.

C’est ainsi que les moindres donneurs de coup de tampon deviennent rapidement des passages obligés et n’hésitent pas à exiger, à leur tour, quelques avantages pour faire passer des dossiers.

En Russie et en Chine, les couloirs de l’administration grouillent de ces personnages à la morale douteuse, mais toujours prêts à vous aider.

La France des petites combines

La politique a, entre autres, pour mission de faire évoluer la réglementation pour la faire coller à son époque et mieux répondre aux besoins réels de la vie moderne. Certaines obligations disparaissent, tandis que d’autres sont créées, normalement pour le bien de tous.

Mais l’exemple des journaux d’annonces légales vient nous rappeler que l’intérêt des uns n’est pas toujours celui de tout le monde. En 2015, la loi Macron a supprimé l’obligation de publier les actes de vente de fonds de commerce dans un journal agréé pour les annonces légales. Il suffit simplement de publier un avis au Dacca, accessible sur Internet.

Mais cette simplification des procédures ne fut pas du goût de tout le monde. Les éditeurs de ces journaux, voyant disparaître un marché juteux, firent tout leur possible pour regagner leurs privilèges.

Et, c’est ainsi qu’une loi censée renforcer la liberté, l’indépendance et le pluralisme des médias rétablit l’obligation de publication depuis novembre 2016.

Une preuve de plus que, tant que se pavaneront dans les allées du pouvoir des politiciens sans scrupules, capitalisme et socialisme continueront de protéger les petites combines de la vie gangrenée de la cité.

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