Après un an de recherche, les gérants actuels du bar-restaurant-tabac Relais Champenois qui doivent partir en retraite à la rentrée ne parviennent pas à trouver de repreneur pour leur affaire. Pour essayer de sauver le commerce, la mairie d’Élincourt-Sainte-Marguerite, déjà propriétaire des murs, a décidé de formuler une offre pour le rachat du fonds de commerce.
Après la fermeture de la boulangerie il y a une dizaine d’années, Bruno Huygebaert, le maire d’Élincourt-Sainte-Marguerite, veut absolument éviter au mythique bar-restaurant-poste de ce petit village de Noyon de subir le même sort.
Après avoir racheté les murs en 2007, la municipalité est bien décidée à sortir le chéquier pour reprendre le fonds de commerce du Relais Champenois. Le coût de l’opération est évalué à environ 100 000 euros.
Le conseil municipal devrait se réunir « avant l’été » pour délibérer sur ce projet d’acquisition. Maryse Demarcy et James Rousseaux, les gérants actuels, prévoient en effet de partir en retraite à la rentrée.
Mis en vente depuis plus d’un an, le commerce n’a toujours pas trouvé preneur. Alors, la commune a décidé de prendre le relais :
On essaie de boucler l’achat rapidement, afin de proposer l’établissement en location-gérance. En cas de fermeture, c’est la fin du seul commerce du village. Il est crucial de le conserver : entre la vente de pain, le tabac, le restaurant et le service postal, il permet d’attirer pas mal de monde. Déjà, quand le four de la boulangerie avait explosé, la mairie de l’époque aurait dû financer son remplacement, pour préserver l’activité
Bruno Huygebaert.
Audacieuse, cette pratique qui consiste à s’offrir un fonds de commerce (qui inclut notamment la marque, les marchandises et le matériel) reste encore assez rare.
Toutefois, cette initiative est loin d’être la première en France, puisque d’autres communes comme Noyon ou Pontoise-lès-Noyon l’ont déjà tenté auparavant, sans pour autant s’aventurer trop loin : Noyon s’est contenté d’acquérir le local pour éviter la fermeture de la dernière cordonnerie, alors que Pontoise-lès-Noyon s’est limité à l’achat du bâtiment pour sauver son bar.
Seulement, à Elincourt, la municipalité n’est pas du genre à foncer tête baissée. Il s’agit en effet d’un choix raisonné et réfléchi. Un jeune couple avait d’ailleurs manifesté leur intention de racheter le bar, avant de finalement renoncer.
Ce sont des personnes très motivées, qui connaissent très bien la restauration. L’objectif étant de revendre le fonds plus tard à des investisseurs, à condition de respecter certaines clauses
Bruno Huygebaert.