Fondée en 2007 par Joe Gebbia et Brian Chesky, Airbnb constitue une plateforme communautaire payante de location et de réservation de logements de particuliers. En 2015, elle a déjà affiché plus de 1,5 million d'annonces un peu partout dans le monde. Une performance que les professionnels à Toulouse pourraient interpréter comme une concurrence déloyale.
Depuis 2016, Airbnb se charge de collecter la taxe de séjour auprès des propriétaires dans certaines villes françaises. Cet organisme de location de logements courte durée entre particuliers la reverse, par la suite, aux communes. Dès le printemps 2018, 15 000 municipalités seront aussi concernées.
À Toulouse, les hôteliers dénoncent une concurrence déloyale. Pour pallier la situation, la ville rose projette d’obliger les propriétaires sous-louant leurs logements à s’enregistrer. Une mesure qui n’entrera en vigueur qu’en septembre 2018.
De même, les propriétaires en question sont déjà tenus de s’en tenir à une durée annuelle de location de 120 jours. Pour l’heure, il est impossible de vérifier le respect de cette législation, à défaut d’un système de contrôle fiable.
Actuellement, Toulouse constitue un des fiefs d’Airbnb. La plateforme américaine compte effectivement quelque 4 000 logements enregistrés.
Leurs propriétaires gagnent un revenu annuel de 1 400 euros. Myriam Mazet, détenteur de deux appartements à Toulouse et d'un gîte rural en Ariège et inscrite sur Airbnb depuis déjà quatre ans, précise :
On a une demande qui reste très forte et très prégnante, notamment au niveau de la clientèle étrangère.
Myriam Mazet.
Après la mise en place d'une taxe de séjour, les propriétaires se plaignent d'être trop imposés, alors qu’en réalité, ils profitent encore d’une certaine forme de modération. En effet, le montant est de 40 centimes d'euros par personne et par nuit et d'un euro pour un couple.
Une grille qui est encore propre à la ville rose. Pour les collectivités, le montant de la taxe varie d’une institution à une autre. Myriam Mazet d’avancer :
Ce qui a réellement changé, ce sont les nouvelles règles fiscales et plus précisément au niveau des cotisations sociales.
Myriam Mazet
Il faut dire que les hôteliers à Toulouse voient les activités d’Airbnb d’un mauvais œil. Pour un hôtel cinq étoiles, la taxe de séjour va, par exemple, jusqu’à 2,65 euros par nuit, ce qui constitue une menace pour le fond de commerce de ces professionnels.
Frédéric Michel, hôtelier en centre-ville et président de la branche hôtelière à l’Umih 31 (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie de Haute-Garonne) précise :
Tous les ans, on doit faire contrôler nos extincteurs, nos blocs-secours, nos installations électriques... La liste est longue. Quand vous allez chez Airbnb, vous n'avez aucun contrôle !
Frédéric Michel.