Le financement des PME rentables présentant de bonnes perspectives de développement ne pose pas de difficulté majeure sur un marché où toutes les conditions sont favorables : liquidités abondantes, multiplication des acteurs et des solutions. Reste à faire le bon choix, car la solution retenue impacte l’entreprise et l’entrepreneur.
La nature des besoins est déterminante, car on ne finance pas de la même façon l’achat d’équipement et une croissance externe, par exemple. Les aspirations professionnelles et personnelles du dirigeant sont également importantes, entre le jeune qui a de gros projets professionnels et souhaite diversifier son patrimoine, et le chef d’entreprise d’âge mûr qui prépare sa retraite et veut un transfert en douceur. .
Enfin, la disposition du dirigeant-actionnaire à partager le pouvoir avec un nouveau partenaire entre également en ligne de compte, sinon l’ouverture de capital est à écarter !
Dans tous les cas, rester proche de son banquier est impératif. Et s’il est possible de faire appel à son financement, les taux avoisinent actuellement 2,5 % pour les prêts professionnels amortissables et de 3,5 % pour les prêts in fine. En outre, la dette bancaire évite l’ouverture de capital.
La limite est que le capital empruntable est généralement plafonné à 3 à 5 fois l’EBITDA, avec une part en dette in fine de 30 % au maximum de la somme empruntée. De plus, le remboursement est très gourmand en cash-flow.
Après la crise de 2008, la frilosité des banques en France a lancé un phénomène de désintermédiation du financement en dette. La dette privée sous forme d’emprunt obligataire monte en puissance.
Même non cotées, les PME et ETI peuvent obtenir des institutionnels et surtout des assureurs des fonds d’un montant relativement faibles sur 7 à 8 ans. Au taux moyen de 4 % à 4,5 %, il est souple, complémentaire des solutions bancaires classiques, et idéal pour les investissements importants puisqu’il augmente la part de dette in fine.
La « mezzanine » coûte entre 11 % et 13 %, mais elle est souple et convient aux structures en forte croissance ayant de gros besoins en cash. Considérée comme du « quasi-capital », elle préserve les ratios d’endettement et la capacité d’emprunt. Remboursable in fine, elle requiert moins de cash-flow que le prêt bancaire. Enfin, la dilution de capital est moindre, laissant le chef d’entreprise seul maître à bord.
Pour renforcer ses fonds propres, la Bourse ne répond plus aux besoins d’aide à la croissance des PME et des ETI. En revanche, les proches, les particuliers, les fonds de dettes ou d’investissement privés ou publics permettent de lever de gros fonds et de renforcer le bilan et la crédibilité de l’entreprise.
En effet, outre les capitaux, les coactionnaires apportent une expertise et un regard neuf sur l’activité. Encore faut-il composer avec l’ingérence inévitable dans le pilotage de l’entreprise.