Déception des entrepreneurs autour du compte PME innovation

Entrepreneur déçu

Les parlementaires ont adopté en deuxième lecture le compte PME innovation (CPI), dispositif fiscal destiné aux « business angels ». Toutefois, avec des conditions d’éligibilité, tous n’y auront pas accès.

Les contours du compte PME innovation dévoilés

Les règles encadrant le compte PME innovation sont désormais claires, et l’outil a été voté en deuxième lecture à l’Assemblée nationale. Sur le principe du PEA, il est associé à un compte espèces, mais il a la particularité de s’adresser aux business angels, facilitant le réinvestissement dans des PME ou startups de leurs éventuelles plus-values de cession.

Pour pouvoir en ouvrir un, ces derniers doivent détenir au minimum 25 % du capital de l’entreprise cédée. Ce seuil est réduit à 10 % si l’actionnaire est également le dirigeant ou un salarié de la société.

L’État ayant finalement renoncé en partie à l’assouplissement de cette condition jugée trop restrictive dans la première mouture, l’éligibilité au dispositif exige l’existence d’un pacte d’actionnaires regroupant au moins 25 % des parts de l’entreprise, et donc chaque signataire est détenteur de 1 % ou plus des droits de vote.

Avec le compte PME innovation, ceux qui réinvestissent dans de jeunes pousses innovantes bénéficient d’un report de taxation, permettant la compensation entre moins-values et plus-values. En effet, l’impôt n’est pas dû au titre de l’année de la revente ayant permis de générer la plus-value, mais uniquement lors des retraits en liquide effectués sur le CPI.

Suppression de l’exonération d’ISF, déception des startups

Le texte définitif supprime par ailleurs l’exonération d’ISF initialement prévue pour le titulaire du compte qui a utilisé les montants obtenus de la cession de ses titres de la société pour le financement entreprises jeunes et dynamiques.

À peine voté, le dispositif doit déjà faire face aux critiques des entrepreneurs et de l’opposition, qui le qualifie d’« usine à gaz ». Non seulement le niveau de détention exigé est élevé, mais les seuils risquent d’écarter bon nombre de business angels.

Tous déplorent que cette transformation du compte entrepreneur-investisseur vers le compte PME innovation n’ait réussi qu’à en réduire considérablement la portée. Certains s’interrogent même sur la pertinence de son maintien dans le collectif budgétaire.

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