Enjeu crucial pour la croissance et l’emploi, le financement des PME françaises préoccupe le ministère de l’Économie. Pendant deux mois, le Bercy Lab a accueilli l’ « incubateur d’idées » - des ateliers de réflexion sur l’avenir des entreprises françaises, surtout en ce qui concerne le financement des PME, pour qui l’accès au crédit bancaire est encore semé d’embûches. L’incubateur d’idées a vu la participation de plusieurs patrons d’entreprises et élus, sénateurs et députés. Les différentes rencontres ont permis de mettre en exergue plusieurs recommandations pour enrichir le projet de loi sur les entreprises.
Selon Amélie de Montchalin, la députée de l’Essonne,
Aujourd'hui, les établissements financiers prêtent à trois ans. C'est bien trop court pour investir dans de nouvelles machines, changer d'échelle et créer des emplois.
Amélie de Montchalin.
L’élue appelle ainsi les investisseurs – les établissements bancaires en premier, ainsi que les gestionnaires de patrimoine et les assureurs – à investir davantage dans les PME.
Environ 5 Mds € par an, c’est actuellement le montant des fonds injectés dans les PME. Pour la jeune députée,
Notre ambition est de passer à 10 Mds € dans les années qui viennent.
L’élue devra notamment recevoir prochainement les professionnels de la finance à l’Assemblée nationale. Ils lui remettront alors une feuille de route et des idées de produits financiers adaptés aux besoins des PME. Et Amélie de Montchalin d’insister sur le fait que
Les banquiers doivent apprendre à parler d'épargne autrement qu'en termes de défiscalisation.
Amélie de Montchalin.
Au passage, elle n’a pas manqué de souligner que
La Banque postale vient de lever 3 Mds € en dix-huit mois sur des actions cotées européennes, c'est la preuve que les Français ne sont pas allergiques au risque.
Sur les 4 millions d’entreprises en France, 3,8 millions sont des PME. Parmi ces dernières, seules 125 000 exportent tout ou partie de leur production. À titre de comparaison, en Italie, 250 000 vont à l’exportation, et 400 000 en Allemagne. Aussi, en France, il y a trois fois moins d’entreprises intermédiaires (ETI) qu’en Allemagne.
Pour améliorer le financement des entreprises, les participants à l’incubateur d’idées organisé par Bercy recommandent également le développement de l’actionnariat salarial. La proposition suggère que les salariés détiennent 10 % du capital des PME.