Des éclaircissements sur la mission de la Banque publique d'investissement Bpifrance s’imposent. C’est notamment ce qu’a conclu le binôme chargé par Bercy d’identifier des solutions favorables au financement des entreprises.
Selon le rapport présenté par le binôme chargé par Bercy d’apporter des propositions pour améliorer le financement des entreprises – la dirigeante d'entreprise Alice Zagury et le député Jean-Noël Barrot –, Bpifrance en fait trop. Le tandem recommande de clarifier la mission de la banque publique et de créer un fonds souverain.
Depuis sa création en 2012 à ce jour, Bpifrance est « un acteur incontournable dans le financement des entreprises françaises ». Le rapport s’étonne toutefois que la banque publique se soit employée à se développer.
En effet, c’est la redynamisation de l’économie en crise qui a motivé sa création. Ainsi, au lieu de s’évertuer à grandir, l’institution devrait plutôt adopter une évolution inverse avec la reprise.
Comme la Cour des comptes, le binôme s’interroge sur « la pertinence des actions menées » par l’institution. Le rapport rappelle que la banque publique joue à la fois les rôles d’un fonds souverain – en effectuant des investissements profitables – et ceux d’un fonds stratégique, dont la mission consiste à soutenir des entreprises « clés ».
En plus, elle doit également intervenir dans la résolution des « failles de marché » en apportant son soutien à des projets d’intérêt général qui n’ont pas reçu ou pas assez de financement privé.
Pour le binôme,
Afin de moins perdre de temps à justifier la raison d'être [de bpifrance], il faut distinguer ses missions.
Il estime notamment que la banque publique doit prioriser sa mission de « résorption des failles de marché ».
Les rapporteurs recommandent également quelques améliorations dans les modalités d’intervention de la banque. Pour eux, Bpifrance doit arrêter de garantir des fonds propres pour les fonds de capital-investissement et soutenir de manière systématique l’investissement indirect.
Le rapport insiste sur la création d’un fonds souverain indépendant « suivant une seule et même doctrine simple de retour sur investissement ». Il serait alors possible de le faire participer au financement des dépenses publiques.