Après la crise de 2008, de nombreux pays à travers le G20 se sont accordés pour mettre sur pied un système permettant d’encadrer plus vigoureusement le système bancaire dans le but d’éviter qu’une pareille situation ne se répète en limitant l’accès aux prêts. Toutefois, force est de constater que les banques sont quand même parvenues à satisfaire les besoins financiers des PME malgré le durcissement des règles.
Le monde aurait au moins appris quelque chose de la crise financière d’il y a plus d’une décennie. Du moins en ce qui concerne le secteur bancaire qui, rappelons-le, en est la source principale. Pour rectifier le tir, des réglementations ont d’ailleurs été mises en vigueur par le G20 afin de limiter un nouvel éclatement de bulle.
Ce qui aurait dû impacter négativement l’accès des PME aux financements, mais le rapport récemment publié par le Conseil de stabilité financière (CSF) tend à prouver le contraire en notant cependant que ces initiatives sont quand même parvenues à accomplir leur dessein principal. Celui de maintenir l’encours des crédits à un niveau inférieur à celui qui a engendré ce passage douloureux de 2008.
En mettant en vigueur les différentes réglementations comme l’IFRS 9, Bâle I, II et III, le G20 s’est donné pour mission d’encadrer vigoureusement le système bancaire afin d’éviter que la crise financière d’il y a plus d’une dizaine d’années ne se répète. Et ce, en évitant que l’encours des prêts n’atteigne à nouveau un niveau critique en limitant les accès aux emprunts.
Mais en y regardant de près, l’on pourrait dire que ces mesures n’ont pas trop impacté le segment du crédit professionnel si l’on croit le rapport du CSF publié à fin novembre dernier en faisant valoir que :
Le renforcement des règles prudentielles applicables aux banques depuis 2010 n’a pas eu d’effet négatif sur le financement des PME. Les règles de fonds propres et les ratios de liquidité n’ont pas affecté durablement l’offre de crédit aux PME réalisant un chiffre d’affaires de moins de 50 millions d’euros.
Ainsi, cet organisme a tenu à faire savoir que ce privilège provient essentiellement du fait que les petites et moyennes entreprises jouent un rôle clef dans l’économie en précisant que deux tiers des emplois dans les pays du G20 proviennent des PME et que les banques se doivent de les soutenir financièrement pour les aider à accomplir cette tâche.
N’empêche cependant que l’émergence des fintech qui s’est effectuées ces dernières années y est également pour beaucoup en notant que ces plateformes de financement en ligne offrent davantage de choix aux emprunteurs.
À travers cette note, le CSF a démontré que par rapport aux autres secteurs, les PME étaient privilégiées en matière d’accès aux emprunts bancaires. Le Conseil a toutefois précisé que :
« L’encours de crédit global octroyé demeure inférieur à ce qu’il était avant la crise ».
Et d’après cet organisme, les règles de fonds propres et les ratios de liquidité imposés aux acteurs bancaires y sont pour beaucoup en incitant ces derniers à renforcer davantage leurs conditions d’octroi et n’accordant leur confiance qu’au meilleur profil de risque. À l’établissement d’ajouter :
Le renforcement des normes prudentielles n’est pas neutre, car il s’est globalement accompagné d’une plus grande sélectivité des dossiers par les banques
Dans ce sens, tout indique que ces opérateurs financiers ont concentré leurs efforts sur les garanties exigées qui ont été revus à la hausse en matière de valeur et de volume notamment lorsqu’il s’agit d’actifs immobiliers. Et avec l’entrée en scène des nouveaux dispositifs liés à Bâle III, les critères de sélection risquent de se corser davantage pour permettra au CSF de dire qu’il :
Reste à savoir si l’accumulation de toutes ces règles permettra au système bancaire de demeurer aussi agile vis-à-vis des PME.