Le Haut-commissariat au Plan (HCP) a mené une vaste enquête auprès de 2 101 entreprises au Maroc. Les résultats viennent d’être rendus publics. Il apparait que seulement 20 % d’entre elles recourent à des sources de financement externe, lesquelles sont constituées majoritairement de crédit bancaire (93 %), alors que 33 % refusent de souscrire un emprunt auprès des banques pour des raisons religieuses.
D’emblée, cette étude du HCP confirme ce que l’on sait déjà, c'est-à-dire que les TPE (64 %) et les PME (29 %) constituent la quasi-majorité des entreprises au Maroc. Le reste étant composé de grandes entreprises (7 %).
Elle a toutefois le mérite d’apporter des enseignements intéressants. Ainsi, elle nous apprend que le taux d’investissement croît sensiblement avec la taille de l’entreprise : celui-ci est de 80 % pour les GE, contre 49,5 % chez les PME.
Le même phénomène est observé en matière de recrutement : 50 % des entreprises interrogées ont embauché de nouveaux salariés au cours des trois dernières années précédant l’étude, mais ce pourcentage s’élève à 90 % chez les GE, contre 70 chez les PME.
Le HCP relève que ce sont les TPME qui sont les plus pénalisées par les difficultés d’accès au financement.
En général, un peu plus de la moitié des chefs d’entreprises (58 %) pointent du doigt les services offerts par les établissements bancaires. Cette insatisfaction est plus ressentie chez les TPE (63 %).
En cause : des conditions de crédit professionnel peu attractives pour les entreprises. En effet, les garanties exigées (34 %) et le taux d’intérêt excessif (40 %) n’incitent aucunement ces dernières à recourir au financement bancaire.
Important Il ressort aussi de cette enquête qu’un dirigeant sur trois s’abstient d’emprunter à la banque pour des raisons religieuses.
Les entreprises font également face à des problèmes de recrutement. Les obstacles majeurs concernent la pénurie de l’activité pour les deux tiers d'entre elles et le coût onéreux de la main-d’œuvre pour le quart d’entre elles.
Par ailleurs, 37 % des entreprises marocaines avouent avoir du mal à trouver les bons profils sur le marché du travail du fait des lacunes au niveau du système d’éducation et de la formation professionnelle.