La filière électrique surnage dans un marché des flottes en pleine transition

Recharge de voiture électrique une alimentation

Coincées entre la crise et la volonté gouvernementale de transformer le parc automobile national, les entreprises et gestionnaires de flotte traversent une période des plus troubles. Ces difficultés combinées semblent toutefois profiter aux véhicules électriques, qui continuent de gagner des parts de marché surtout auprès des flottes d’entreprise et des loueurs professionnels.

Pour l’ensemble du secteur automobile en France, 2020 est une année à oublier tant l’activité a souffert du coup d’arrêt brutal de l’économie nationale. À cause de la crise, les ventes aux entreprises ont lourdement chuté au printemps, et la reprise légère observée en septembre n’y changera rien. Le nouveau confinement risque bien de faire replonger le marché, sans oublier les incertitudes liées à la transition écologique initiée par le gouvernement. Entre les nouvelles taxes qui pénalisent le diesel et le malus au poids, les voitures de flotte n’ont d’autre choix que de s’appuyer sur les modèles électriques, qui continuent leur progression cette année.

Les flottes s’électrifient plus rapidement malgré la crise

Cette année, le secteur de la flotte automobile traverse une grave crise. Les filons électrique et hybride semblent pourtant épargnés, si l’on se fie aux statistiques publiées par l’Arval Mobility Observatory. Les véhicules électriques représentent effectivement 4 % du marché des flottes cette année, alors que leur pénétration dépassait à peine 1 % en 2016. Les modèles hybrides accélèrent également, passant de 3 à 14 % de part de marché entre 2016 et septembre 2020.

Outre la sensibilisation et la responsabilisation des entreprises, cette tendance trouve aussi son origine dans le développement des infrastructures de recharge. De 30 000 environ actuellement, le nombre de bornes de recharges publiques devrait passer à 100 000 fin 2021.

Les sociétés de location longue durée jouent également un rôle crucial dans l’électrification des flottes. LeasePlan, l’un des leaders dans ce domaine, affirme par exemple augmenter le nombre de véhicules électriques de son parc de 40 à 60 % tous les ans. Ce groupe d’origine néerlandaise s’engage d’ailleurs à enlever les modèles thermiques de son inventaire d’ici 2030. Un autre poids lourd de la LLD, Arval, vise les 500 000 voitures à batterie dans son parc en 2025.

De nouvelles mesures fiscales en faveur de l’électrique

D’autres paramètres impacteront favorablement la croissance des automobiles zéro émission au sein des flottes. Dans son effort de transition écologique, le gouvernement resserre l’étau sur la fiscalité des voitures thermiques, avec l’annonce d’un nouveau malus au poids et de pénalités CO2 relevées à partir de 2021.

Dans le PLF 2021, en cours d’examen, les véhicules diesel et essence seront soumis à une surtaxe de 10 euros par kg au-dessus de 1 800 kg à partir de 2022. Les modèles hybrides et électriques échappent toutefois à ce malus.

Autre mesure phare en faveur des automobiles moins polluantes, l’État durcit le malus CO2, en abaissant le seuil d’activation de 5 g/km par an jusqu’en 2023. Dès 2021, les véhicules émettant plus de 133 g/km subiront cette sanction. Quant au supermalus, une tendance claire en faveur d’un alourdissement se dégage. Si la PLF 2021 est adoptée en l’état, les voitures produisant plus de 218 g/km s’acquitteront d’une pénalité de 30 000 euros. Le plafond du supermalus sera ensuite relevé progressivement avant d’atteindre 50 000 euros en 2023.

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