Des personnes vulnérables doivent désormais retourner travailler

une femme au travail

Depuis début septembre, certaines personnes vulnérables ne bénéficient plus de certificats d’isolement. Seule une liste de pathologies restrictive y ouvre désormais droit. D’une part, des associations ont fait part de leurs inquiétudes au sujet de ces nouvelles dispositions. D’autre part, cette décision semble correcte selon des médecins, dont Christian Lehmann et Jean-François Thébaut.

Pour rappel, les travailleurs vulnérables profitaient d’un dispositif exceptionnel d’indemnisation depuis le début du mois de mai. Il suffisait qu’ils se procurent un certificat d’isolement auprès de leur médecin pour pouvoir bénéficier du chômage partiel ou pratiquer le télétravail.

Un décret mettant fin à ce dispositif est récemment sorti. À ce propos, le ministre de la Santé Olivier Véran explique :

Le décret qui est paru dans la nuit du 31 août au 1er septembre dernier prévoit de maintenir le système d’indemnisation uniquement pour les plus fragiles des plus vulnérables. En effet, seules les personnes qui risquent de subir une forme grave du Covid-19 continuent à en bénéficier.

Olivier Véran.

Nouvelles dispositions pour les personnes vulnérables

En cette période d’épidémie de Covid-19, l’assurance professionnelle couvre les entreprises ne serait-ce que dans certains cas. De même, une mesure de soutien aux travailleurs vulnérables a été mise en place en mai. Mais depuis le 1er septembre dernier, certains ne peuvent plus en bénéficier. Parmi eux, on retrouve ceux qui :

  • ont plus 65 ans ;
  • ont des antécédents cardiovasculaires ;
  • présentent une pathologie chronique respiratoire ;
  • sont atteints d’obésité ;
  • • souffrent d’un diabète non équilibré.

Le gouvernement a annoncé vers la fin du mois de juillet :

Les personnes à risque reprendront leur activité professionnelle, à condition que les mesures barrières soient renforcées.

Seuls les profils suivants ne sont pas concernés par les nouvelles dispositions :

  • les personnes atteintes d’un cancer évolutif ;
  • celles qui ont plus de 65 ans et qui souffrent d’un diabète associé à une obésité ;
  • les patients qui souffrent d’une immunodépression ;
  • ceux qui sont atteints d’une insuffisance rénale chronique sévère ;
  • ceux qui sont dialysés.

Les points de vue divergents à ce sujet

Les nouvelles dispositions prises par le gouvernement inquiètent les associations de patients et professionnels de santé. Représentant notamment les dialysés et les insuffisants rénaux, ces dernières estiment que les exemptions sont trop restrictives.

Pour France Assos Santé, des « garanties » supplémentaires devraient être mises en place. L’organisation interassociative réclame que la pratique du télétravail soit par exemple maintenue lorsque c’est possible ou que les personnes vulnérables obligées de retourner au travail bénéficient d’une prise en charge du transport individuel. Renaloo fait également partie des associations qui se disent réservées sur l’exclusion de certaines pathologies qui sont pourtant associées à un risque élevé avéré.

D’autre part, Jean-François Thébaut pense que pour les autres, le fait de pouvoir retravailler est important. Le vice-président de la Fédération française des diabétiques se dit :

Le ministère de la Santé a pour la première fois sollicité l’avis des usagers.

Jean-François Thébaut.

Quant au Dr Christian Lehmann, il a affirmé :

Il est nécessaire de retourner au travail coûte que coûte.

Christian Lehmann.

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