Au fil des années, le gaz s’est taillé une place importante au sein de l’économie mondiale. Ce combustible a de multiples usages, que ce soit dans les lieux d’habitation ou dans les entreprises. La hausse de son prix, à la suite du conflit en Ukraine, impacte divers acteurs économiques, dont les producteurs de tomates.
Ces derniers mois, le secteur énergie a connu des hausses successives de prix. Ayant débuté au sortir du confinement, lors de la reprise brutale des activités commerciales, cette instabilité a connu un nouveau tournant à partir de l’invasion de l’Ukraine. Le prix du gaz atteint actuellement des sommets sans précédent.
La situation met particulièrement à mal les producteurs français de tomates en serre. Ils utilisent du gaz pour garantir le chauffage de leurs exploitations et ont vu le montant de leurs factures monter en flèche. Les prix de leurs produits seront déterminés en conséquence lors de la prochaine récolte.
Le bond des prix du gaz, en mars dernier, inquiète les producteurs de tomates de l’Hexagone. Si auparavant, le mégawattheure n’était facturé que 30 euros au maximum, à partir du mois dernier, le consommateur devait se défaire de 125 euros, voire 220 euros pour chaque mégawattheure consommé. À long terme, ces tarifs risquent de précipiter la fermeture de ces exploitations, et ce, même si les agriculteurs contractent un crédit professionnel pour relancer leurs affaires.
Les serres représentent 80 % de la production de tomate en France. À ce titre, les problèmes énergétiques risquent de diminuer le nombre des produits disponibles sur le marché. Il est également à craindre que leur prix augmente de manière considérable d’ici l’année prochaine. Les producteurs ont dû augmenter le chauffage des serres pendant les mois d’hiver, alors que les prix étaient déjà élevés.
Pour faire face à la flambée des prix du gaz, contrecoup du conflit en Ukraine, un certain nombre de producteurs ont opté pour une économie d’énergie, en diminuant sensiblement leur chauffage. Cependant, les tomates ont besoin d’une certaine température pour grandir de façon optimale.
La diminution du chauffage risque d’engendrer un rallongement de la durée de maturation des tomates, et la récolte risque d’en pâtir. Si certains producteurs ont décidé de n’exploiter que la moitié de leurs serres, d’autres ont purement et simplement jeté l’éponge.
Dans l’espoir de voir les prix diminuer, certains producteurs de la filière tomates ont préféré opter pour un choix à moindre risque : reporter la plantation. Suivant le nombre de personnes ayant choisi cette option, la récolte prévue en été risque de dépasser les besoins réels, ce qui entraînera une diminution des prix du produit sur le marché.