Flambée des prix immobiliers, explosion du nombre de sans-abris, embourgeoisement effréné du quartier qui a chassé de nombreux habitants, mais aussi création de nouveaux emplois et développement des infrastructures et des transports… Quatre ans après, les Jeux olympiques de Londres de 2012 ont laissé un héritage mitigé dans le quartier de Stratford, qui accueillait le principal site des épreuves.
Pour le ministre des Sports de l’époque, Hugh Robertson, les Jeux de Londres ont eu un impact favorable sur le quartier de Stratford. Cette zone, qui était auparavant une friche industrielle, s’est rapidement modernisée avec la construction de nombreux bâtiments et équipements sportifs à la fine pointe de la technologie. Et le quartier s’est en outre doté de nouvelles infrastructures de transports ultra-modernes.
Toujours selon le ministre, les Jeux ont également contribué à la création de nombreux emplois dans ce quartier déshérité de l’est de Londres. Il a toutefois reconnu que tous les habitants n’en ont pas profité, probablement parce qu’ils n’avaient pas les compétences nécessaires.
De son côté, la sociologue Penny Bernstock, spécialiste du logement et du changement social à Stratford, a expliqué que le nombre de sans-abris a littéralement explosé (+ 150 %) à Newham trois ans après les Jeux. Comparativement, la progression était de 50 % dans Londres dans son ensemble.
Par ailleurs, les emplois nouvellement créés furent essentiellement dans le domaine de la vente et des services. Il s’agit généralement de postes faiblement rémunérés qui ne permettent plus aujourd’hui de se loger dans les environs.
De nombreux appartements en vente dans ce quartier dit abordable ne sont en réalité accessibles qu’à des personnes gagnant 73 000 livres (86.000 euros) par an.
Hugh Robertson, ancien ministre des Sports.
Dans le quartier, où l’on recense 675 logements sociaux, le prix d’un appartement de deux-pièces culmine à 600 000 livres (710 000 euros), celui d’un logement dit « abordable », c’est-à-dire réservé aux ménages modestes, peut atteindre les 300 000 livres (355 000 euros).
Dans une étude récente, la plateforme de crowdfunding immobilier Property Partners a révélé que les prix de l’immobilier ont progressé de 64 % entre 2012 et 2016 dans les six arrondissements situés aux environs du Parc olympique, soit 11 % de plus que la hausse moyenne observée dans la capitale.
Face à la flambée du coût du logement, de nombreux ménages ont été contraints de quitter le quartier, et d’autres pourraient suivre.