Emmanuel Macron propose le recours au « credit scoring » pour faciliter l’octroi de crédit aux jeunes entrepreneurs.
Dans le cadre de la future loi Noé (Nouvelles opportunités économiques), le ministre de l’Économie suggère l’utilisation du « scoring ». Cette méthode date des années 90 et consiste, pour un établissement bancaire, à évaluer la capacité de remboursement d’un entrepreneur en quête de financement et de lui attribuer une notation. Les demandeurs bien notés se verraient simplifier l’accès au crédit sollicité.
La technique est largement inspirée des pratiques des banques américaines. En effet, aux États-Unis, chaque personne bancarisée possède un « crédit score » compris entre 300 en 850 en fonction de son historique financier. Cette notation détermine l’acceptation ou le refus des prêteurs à accorder un nouveau crédit professionnel.
L’inconvénient de ce système est que le crédit score n’est attribué qu’à des consommateurs ayant déjà contracté un ou plusieurs prêts bancaires. Or, l’obtention de ce(s) prêt(s) est conditionnée à la possession d’un (bon) crédit score.
Concrètement, en France, les banques pourraient se baser sur les données et outils de mesure disponibles sur internet pour évaluer la qualité d’une activité indépendante.
Et le ministre de donner l’exemple des milliers de jeunes qui intègrent un réseau de taxis ou de véhicules de tourisme avec chauffeur, avec un système de notation par les utilisateurs du service comme Uber.
La satisfaction des clients serait assimilable à une qualification professionnelle pour valoriser le profil du professionnel, en complément des exigences de qualification plus formelles comme un diplôme. De même, l’appréciation d’un employeur devrait compter comme un facteur positif pour un travailleur sérieux et compétent, et être considérée lors de l’étude du dossier de demande de crédit par les banques.
L’idée est donc de généraliser le scoring comme ce qui se fait outre-Atlantique. Pour le Conseil d’analyse économique, qui a remis au gouvernement un rapport de préparation de la loi Noé, cette méthode contribuerait surtout à l’essor de formes de travail autres que le salariat.