Le marché français du crédit aux entreprises affiche le plus fort taux de progression de la zone euro pour l’année. Si les PME sont les grandes bénéficiaires, accaparant 50 % des crédits aux entreprises en fin septembre, les demandes émanant des TPE restent très faibles.
Selon les chiffres à fin septembre 2015 de la Fédération Bancaire Française (FBF) et la Banque de France, les entreprises ont décroché 861 milliards d’euros de crédits, en hausse de 3,6 % sur un an. La part des TPE/PME a augmenté de 2,5 % sur la même période, à 375,6 milliards.
92 % des PME se sont vu octroyer des crédits d’investissement et 76 % des crédits de trésorerie entre juin et septembre. Elles ont bénéficié de l’ouverture du crédit et de taux d’intérêt toujours attractifs.
Pour autant, les relations restent tendues entre les banques et les PME. Afin d’encourager le dialogue entre les partenaires et résoudre les divergences de perception, la FBF organise des rencontres entre prêteurs et entrepreneurs, où ces derniers peuvent notamment partager leur expérience.
Ce rapprochement vise également à lever les réticences de nombreux entrepreneurs. 2 % des PME évoquent des « critères trop sévères » pour ne pas solliciter de crédit bancaire, tandis que pour 15 % des TPE, il s’agit d’une question de principe.
ImportantSi les TPE accèdent moins facilement au prêt professionnel par rapport aux PME, c’est à cause du risque plus élevé qu’elles représentent.
En effet, les statistiques leur sont défavorables. En 2014, 16 % d’entre elles montraient des fonds propres négatifs. De plus, selon l’Insee, chaque année, environ 11 % des entreprises en activité sont toutes récentes, et 9 % vont disparaître l’année suivante. Chez les TPE, la durée de vie ne dépasse pas 3 ans pour 33 % et 5 ans pour 50 %.
Les banques se montrent donc particulièrement rigoureuses dans la vérification des capacités de remboursement des TPE. Or, sans marge suffisante, les TPE ne peuvent contracter un emprunt, ce qui explique les 40 % de TPE non endettées. Or, 50 % des TPE n’ont pas de capacité d’autofinancement, d’où le taux et la rapidité des « disparitions ».
Outre la situation délicate des TPE, une enquête ISM-DGCIS de 2013 consacrée aux entreprises artisanales révèle que 69 % ne passent par le circuit bancaire qu’en dernier recours, contre 26 % qui y recourent systématiquement.
La diversification des sources de financement des PME s’avère urgente pour la croissance et l’emploi afin de limiter leur dépendance au marché volatil du crédit.