Lancé au printemps, le prêt participatif financé en grande partie par les assureurs n’a pas vraiment séduit. Les entreprises hésitent surtout en demander à cause de procédures de souscription jugées trop lourdes et du manque de visibilité sur l’impact du dispositif sur leur bilan. Le ministère des Finances dit travailler sur ce problème.
Dès les premières semaines de l’épidémie en France, le gouvernement a multiplié les efforts pour soutenir les entreprises, dont l’activité a été fortement touchée par les confinements successifs et les mesures de distanciation sociale. Il convient de rappeler que l’État a déployé une série d’aides financières, à savoir le :
Alors que la situation était encore instable en début d’année, Bercy a lancé les prêts participatifs, un dispositif censé doper la relance des entreprises. Seulement, ce nouveau financement s’est heurté aux réticences – justifiées – des chefs d’entreprises.
La question du prêt participatif relance ou PPR était évoquée de long en large par les représentants de l’État et par l’organisation patronale durant l’université d’été du MEDEF. Conscients de l’échec du dispositif, les patrons ont formulé quelques suggestions pour rendre ce financement participatif plus attractif. La Confédération des PME demande notamment le prolongement de cette aide, pour donner plus de temps de réflexion aux entrepreneurs encore hésitants. Initialement, Bercy envisageait de mettre fin à ce prêt exceptionnel au 30 juin 2022. Quant à la CPME, elle souhaite qu’il soit prolongé jusqu’en 2024.
Cette mesure devrait aussi encourager les entreprises à reprendre leurs investissements, selon la confédération. Le prolongement des PPR nécessitera par contre l’accord de la Commission européenne. La CPME presse aussi l’État à statuer légalement sur la nature des prêts participatifs relance. Durant la promotion du dispositif, des responsables du gouvernement et des banques ont insinué que ce financement pouvait être traité comme des quasi-fonds propres.
Important En réalité, le crédit était comptabilisé comme une simple dette, assortie d’un taux d’intérêt de 4 à 5 %.
Cette confusion a découragé bon nombre d’entreprises, dont les bilans étaient déjà fortement dégradés par la chute d’activité et l’accumulation des créances durant la crise sanitaire. La CPME en appelle donc à l’intervention du législateur, sollicité pour statuer formellement sur le statut comptable de quasi-fonds propres des PPR.
Du côté de Bercy, l’idée d’abandonner les prêts participatifs relance est inconcevable. L’État garantit ce dispositif à hauteur de 30 %. Les sommes en jeu sont également importantes, sachant que les assureurs et les mutuelles ont misé 11 milliards d’euros sur la table. Le ministre de l’Économie et des Finances s’est donc engagé à améliorer ces prêts, avec l’aide de la FBF, du comité national de sortie de crise et des autres acteurs financiers engagés dans le dispositif.
Important Le gouvernement espère in fine trouver comment optimiser l’efficacité de ces PPR sur les fonds propres et les investissements des entreprises.
Cette réflexion est nécessaire au regard des performances du dispositif. Depuis leur lancement, les PPR ont été souscrits à moins de 100 millions d’euros, loin des projections initiales. Selon la FBF, l’originalité du produit joue en sa défaveur. Plus spécifiques et temporaires, ces prêts rassurent très peu les entreprises, qui préfèrent se tourner vers les crédits d’investissement ou, à défaut, puiser dans leur réserve de trésorerie, renforcée par le PGE.