La liste des conséquences désastreuses de l’épidémie de Covid-19 est très longue. La pénurie de voitures de location et la hausse des prix qui en résultent en font partie. En effet, cette situation touche en particulier les zones les plus touristiques d’Europe, notamment aux Canaries, aux Baléares et en Grèce.
Les loueurs de voitures professionnels vivent depuis plus d’un an au rythme des restrictions sanitaires pour contrer la propagation du nouveau coronavirus. Durant les périodes de confinement, ces entreprises ont dû composer avec une demande en forte chute, en l’absence de vacanciers et de touristes étrangers. Plusieurs d’entre elles se sont résolues à réduire leur flotte. Avec la reprise économique et l’accalmie sur le plan sanitaire, les réservations reprennent de nouveau, alors que les sociétés de location n’ont pas encore pu reconstituer leur stock. Elles se retrouvent ainsi incapables de répondre correctement aux demandes des clients, surtout les locations de dernière minute.
En France, en Espagne, en Italie et au Portugal, les loueurs ont tous choisi de réduire leur flotte automobile en 2020, afin de réduire leurs coûts de fonctionnement et survivre à la crise sanitaire. Aux Canaries, par exemple, le nombre de voitures disponibles à la location s’élève à environ 25 000 cette année, alors que l’archipel en comptait plus de 70 000 avant l’épidémie. Pour une destination touristique, c’est insuffisant pour honorer les réservations de clients venant d’Angleterre, d’Allemagne et des autres pays d’Europe. Sous pression, les loueurs n’ont d’autre choix que d’augmenter les prix et d’encourager leur clientèle à louer en avance pour éviter les complications de dernière minute.
En Espagne, les prix exceptionnellement élevés à la location devraient perdurer jusqu’en septembre. Selon le représentant des sociétés de location,
Important Les tarifs continueront de fluctuer jusqu’en 2022, sous l’effet des variations des flux touristiques et de l’incapacité des constructeurs automobiles à tenir leur rythme de production.
Ce dernier point pèse énormément sur l’activité des loueurs. À Nice, un loueur appartenant à une franchise rapporte avoir subi l’annulation d’une commande d’une trentaine de voitures par son fournisseur. Ces difficultés d’approvisionnement en véhicule affectent presque tous les loueurs professionnels du Vieux Continent et perdureront jusqu’en 2022 au plus tôt.
L’inflation des prix de location n’est pas sans conséquence sur le budget des vacanciers européens. Dans l’archipel des Baléares, certains clients se sont plaints de devoir payer leur voiture plus chère que leur chambre d’hôtel. En effet, dans les îles huppées d’Ibiza et de Majorque, les tarifs ont quasiment doublé par rapport à 2019. On observe aussi la même perturbation en Grèce, où une Fiat 500 réservée à Athènes se loue entre 500 euros et 800 euros par semaine. Dans les Canaries, les prix ont même triplé depuis la crise sanitaire, certaines agences facturant 1 000 euros la semaine de location.
En France, les prix se sont également envolés depuis la crise, mais à un degré moindre. Sur le site Carigami, le tarif hebdomadaire moyen s’élève à 363 euros cet été, à comparer aux 277 euros par semaine durant l’été 2019. Seuls le Portugal et l’Espagne continentale semblent épargnés par ce phénomène : les prix à la location y ont légèrement baissé depuis le début de l’été.