En début d’année, Société Générale a officialisé son intention de racheter la compagnie LeasePlan par l’intermédiaire de sa filiale ALD. Pour formaliser cette opération, les deux parties ont conclu un « Memorandum of Understanding ». La semaine dernière, la banque signe à son tour un protocole d’accord en interne détaillant les termes de l’acquisition.
L’industrie automobile observe depuis quelques années une rapide transformation des pratiques des consommateurs. Les automobilistes optent de plus en plus souvent pour la location, au lieu de devenir propriétaires de leur propre voiture neuve ou d’occasion. En 2021, la location longue durée représente alors 27,8 % des immatriculations de véhicules neufs, tandis que la LOA assure 47 % des mises sur route. Autrement dit, plus des trois quarts des modèles immatriculés l’année dernière appartiennent en théorie à des entreprises et des concessionnaires qui pratiquent une forme de location. On comprend déjà mieux l’intérêt non feint de Société Générale pour les activités de LeasePlan.
L’officialisation de la signature du protocole d’accord relatif à l’acquisition de LeasePlan par Société Générale est loin d’être anodine. Pour comprendre la portée de cette annonce, il faut revenir à la chronologie du rachat de la compagnie de leasing.
En janvier, la banque a affirmé avoir signé un « Memorandum of Understanding » avec les dirigeants de LeasePlan. Ce document déclare les intentions entre les deux parties et pose les cadres de l’opération de fusion-acquisition. Le protocole d’entente a été signé en début d’année. Or, vers fin février, la guerre en Ukraine a éclaté et perturbé un pan entier du secteur financier et bancaire. Société Générale est particulièrement exposée au conflit. De la même manière que plusieurs grandes banques européennes,
L’établissement a dû quitter la Russie et subit au passage une perte de 3,1 milliards d’euros.
Dans ces conditions, les observateurs peuvent légitimement s’interroger sur la poursuite ou non du rachat de LeasePlan. Après plusieurs semaines de silence, Société Générale rassure tout le monde : l’opération sera bel et bien maintenue.
La banque vient de dévoiler un protocole d’accord, approuvé par les acteurs en interne (actionnaires, dirigeants, etc.) et les représentants du personnel.
Ce nouvel accord réaffirme les engagements de la banque vis-à-vis du spécialiste de la location longue durée. Cependant, la transaction est encore loin d’être finalisée. ALD et LeasePlan devront obtenir le feu vert des autorités de la concurrence, compte tenu de leur position respective dans plusieurs pays européens.
Certains observateurs estiment que LeasePlan et ALD devront céder une partie de leur portefeuille pour que la fusion soit approuvée par la Commission européenne.
Société Générale n’a pas donné d’informations à ce sujet. En réalité, la banque a livré peu de détails au sujet du rachat. On sait simplement que l’opération lui coûtera la bagatelle de 4,9 milliards d’euros.
Avec cette enveloppe, Société Générale prendra le contrôle du loueur néerlandais et de sa flotte de plus de 3,5 millions de voitures. Si tout se passe comme prévu, l’acquisition sera finalisée d’ici la fin de l’année. Le rachat de LeasePlan s’ajoute aux autres projets d’envergure menés par la banque, conformément à sa nouvelle stratégie de marque. Début avril, l’établissement a officialisé le partenariat entre ING et sa filiale Boursorama sur les produits d’assurance-vie et d’investissements en Bourse. Le rachat reste malgré tout exceptionnel. Ce rapprochement donnera naissance à un nouveau mastodonte mondial de la location automobile, grâce auquel Société Générale étendra son emprise au-delà de la banque de :