L’embellie du secteur automobile de l’été dernier aura été éphémère. Dès janvier 2022, la tendance globale penche plus vers la décroissance, sur fond de pénurie de composants électriques et incertitudes géopolitiques. Les ventes de véhicules utilitaires légers en février confirment cette orientation loin d’arranger la situation des constructeurs et des distributeurs.
L’industrie automobile traverse une grave crise depuis le début de la pandémie. Les fermetures administratives ont un temps perturbé la chaîne de production, avant que les contraintes sanitaires viennent modifier les habitudes des consommateurs et la demande. Ces changements affectent aussi bien les ventes aux particuliers que les immatriculations de voitures professionnelles, comme les VUL. Après une année 2021 en dents de scie, le marché des véhicules utilitaires légers commence l’exercice 2022 sur de mauvaises bases. Ce fort ralentissement est probablement lié aux perspectives économiques incertaines, marquées par le conflit ukrainien et la menace toujours présente du Covid.
Au-delà des mauvais chiffres de ventes, le marché des véhicules utilitaires légers peut se féliciter d’une bonne nouvelle, au moins : les modèles français ont la cote sur le territoire national. Que ce soit en leasing, en LLD ou en achat définitif, les voitures made in France dominent les classements des VUL immatriculés dans l’Hexagone.
Important Selon les chiffres de NGC-Data, le top 5 des ventes de VUL en février 2022 est dominé par les véhicules de marque :
La Renault Master occupe la première place, avec 2 161 unités mises sur route, en recul de 38,7 % par rapport à l’année dernière. Ce modèle phare de la marque au losange accapare 11 % de part de marché.
La Peugeot Partner nouvelle génération occupe la seconde position, avec 1 757 unités écoulées, soit 8,9 % de part de marché. Là encore, Peugeot accuse une baisse de 24 % en un an sur les ventes de ce modèle. La Citroën Jumpy et ses 1 627 exemplaires complètent le podium. Les Renault Trafic (1536 exemplaires) et Peugeot Expert (1 535 unités) arrivent respectivement en 4e et 5e position. Parmi tous les modèles de ce top 5, seule la Citroën Jumpy affiche une progression des chiffres de vente sur un an (+43,7 %). Cette performance permet à Citroën de dépasser Renault et Peugeot dans le classement des vendeurs de VUL en France. La marque aux chevrons voit ses ventes augmenter de 16,10 % par rapport à l’année dernière.
La domination des 3 constructeurs français sur le marché des VUL est incontestable. Le géant Ford peine à se faire une place, avec 2 058 exemplaires immatriculés en février, pour 7,2 % de part de marché. Mercedes clôt le top 5 des marques, avec 5,3 % de parts de marché et 1 506 unités vendues.
Au total, 56 707 VUL ont été mis en circulation en janvier et février, dont 28 476 exemplaires en février.
Après un net recul (-19 %) en janvier, le marché des voitures professionnelles de moins de 5,1 tonnes poursuit donc sa décroissance (-23,7 %) en février. Les observateurs craignent que cette descente aux enfers se poursuive jusqu’au début du second semestre, la pénurie de semi-conducteurs étant loin de s’arranger.