En cette période où le diesel et l’essence se font rares, les professionnels s’inquiètent. L’angoisse les tient quotidiennement puisqu’ils peinent à trouver du carburant pour maintenir leur activité. Certains se déplacent alors dans les pays voisins pour faire le plein. D’autres optent pour des solutions pénibles mais pourtant limitées en résultats.
Les effets du blocage des raffineries françaises commencent à se faire sentir. Dans les régions les plus concernées comme l’Île-de-France, l’Est et le Nord, la situation s’aggrave. Tous les jours, plusieurs professions craignent de ne pas pouvoir poursuivre leur activité par manque d’essence. Très peu de secteurs sont épargnés, pour ne pas dire aucun.
Pour beaucoup de professionnels, ainsi que bon nombre de particuliers, cette pénurie tend vers la catastrophe. Une anxiété générale gagne tous les citoyens, la crise de carburant impactant directement leur travail. Parmi tant d’autres, les artisans du BTP et les professionnels de la route sont particulièrement lésés.
Le manque de carburant sanctionne l’économie française. Toutes les professions y passent : taxis, ambulanciers, déménageurs, livreurs, moniteurs d’auto-écoles, commerciaux, agriculteurs, infirmières à domicile… Tout comme les employés de l’immobilier qui ont besoin de se déplacer pour conclure des contrats de leasing.
Olivier Salleron préside la Fédération française du bâtiment et représente les professionnels du BTP. Il partage ses préoccupations.
Selon ses dires, des centaines de chantiers sont immobilisés à cause de la pénurie de carburant.
En effet, cette situation empêche les ouvriers de se rendre sur leur lieu de travail. Pour remédier à la problématique, certains traversent la frontière afin de faire le plein de carburant. D’autres se réveillent à l’aube pour aller faire la queue dans les rares stations qui ont du gasoil ou de l’essence. Le covoiturage est aussi très sollicité.
Malgré leur efficacité sur le très court terme, ces solutions d’appoint s’avèrent compliquées à envisager sur du long terme. Le manque de matériaux de construction affecte les travaux, les fournisseurs n’étant pas en mesure de faire la livraison. Olivier Salleron incite l’État à faire des réquisitions au plus vite afin d’éviter des pertes désastreuses.
Eux aussi sont victimes de l’insuffisance de carburant. L’enjeu est de taille puisqu’ ils assurent 89 % des livraisons de marchandises en France. L’Allemagne, la Belgique et l’Espagne sont prisés par les routiers pour s’approvisionner en gasoil. Même si les grands camions à deux réservoirs peuvent rouler jusqu’aux pays limitrophes, le déplacement fait perdre beaucoup de temps. Au final, le détour à l’étranger n’est pas rentable.
En temps normal, trois différents types de sources alimentent les professionnels du secteur routier en carburant. Les cuves au sein des grandes sociétés sont leur premier ravitailleur. En second lieu se trouvent les réseaux de distribution professionnels comme AS24. Les routiers n’ont recours aux stations-service que dans des cas extrêmes.
Florence Berthelot, déléguée générale de la Fédération nationale des transports routiers, témoigne de l’urgence de la situation. Elle rapporte que le niveau de stock au niveau des cuves de sociétés est au plus bas. À part les difficultés pour se procurer du carburant, les prix ont considérablement augmenté. De plus, les solutions mises en place par le gouvernement pour optimiser le ravitaillement ne sont pas en cohérence avec la réalité.