Avant de vous laisser tenter par ce marché qui n’en est qu’à ses premiers pas, vous devez prendre conscience des dangers qui vous guettent.
Le boom de ce marché tout jeune attire un grand nombre d’acteurs. Or, sur les nouvelles plateformes qui voient régulièrement le jour, une grande partie ne dispose pas de l’agrément de l’AMF, mettant en danger l’ensemble du secteur. En effet, cette offre large s’accompagne de risques d’arnaques élevés, puisqu’il n’y a aucune garantie qu’ils respectent les dispositions règlementaires.
L’AMF met également les investisseurs en garde contre la prolifération de projets présentant des rendements très attractifs effectués par l’intermédiaire de sociétés en nom collectif (SNC), des sociétés civiles immobilières (SCI) ou des sociétés en participation (SEP). Or, selon les spécialistes, la plupart d’entre eux ignorent qu’en s’engageant, le risque n’est pas limité aux montants investis ; ils sont également responsables tenus indéfiniment aux dettes de la société sur leur patrimoine personnel à proportion de leur part (en pourcentage) dans le capital.
Pour convaincre les investisseurs, les plateformes affichent des rentabilités élevées, de l’ordre de 4 % à 12 %. Néanmoins, ces taux correspondent au gain maximal possible, mais les réalisations réelles peuvent être nettement inférieures.
De plus, la visibilité est faible, la durée d’investissement variant de trois mois à neuf ans en moyenne ; ni le constructeur ni la plateforme ne garantissent le respect de la durée annoncée. Or, les contributeurs ne sont payés qu’après la vente intégrale du lot. Sur ce point, certains experts tempèrent en affirmant qu’il est possible de les louer afin de pouvoir payer les investisseurs particuliers, mais ce montage n’est pas applicable à tous les programmes.
Plus grave que le délai d’immobilisation ou le rendement moindre, les internautes doivent comprendre que le risque est proportionnel au rendement espéré, et envisager la perte partielle ou totale de leur capital initial.
En effet, même si les plateformes effectuent une sélection rigoureuse des projets qu’elles proposent, elles n’ont pas d’obligation de résultat. Les investisseurs supportent donc pleinement les conséquences des aléas de la construction comme la difficulté de commercialisation des logements sur un marché atone, l’explosion des coûts du chantier qui rogne les marges, la défaillance des sous-traitants qui retardent ou stoppent la construction, etc.
Les plateformes exerçant leur activité dans le cadre du CIP ont d’ailleurs l’obligation d’émettre des avertissements explicites concernant les risques liés à l’investissement (perte du capital et très faible liquidité). De plus, elles doivent demander à l’investisseur de remplir un questionnaire détaillé avant de l’autoriser à souscrire.